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Lait et viande à l’international : de l’importance de protéger les paysans

A l’occasion du Sommet de l’élevage 2017, la table-ronde « Lait et viande à l’international »organisée par l’association d’ingénieurs agronomes Agrovergne* a rassemblé plusieurs représentants de groupements d’éleveurs français et africains et un spécialiste des marchés agricoles ** pour aborder le contexte politique et économique des échanges internationaux de lait et de viande et son impact sur les éleveurs du Massif Central mais aussi plus largement les effets boomerang sur les sociétés européennes et africaines.          RETOUR PAGE ACCUEIL

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La part de ces produits commercialisés à l’international par rapport à la production globale reste faible à l’échelle mondiale : environ 10% en moyenne. Le commerce dépend d’un petit nombre d’acteurs en production : pour le lait il s’agit principalement de l’UE, de la Nouvelles Zélande et des US, pour la viande bovine de l’Australie, du Brésil mais aussi de l’Inde. Très sensibles aux aléas climatiques, aux crises sanitaires, aux décisions politiques et accords commerciaux, ces marchés sont donc impactés par les variations des achats ou de la production de ces quelques acteurs. Le ralentissement économique de la Chine qui représente environ 30% de la consommation explique à lui seul, entre 2015 et 2016, la baisse des échanges et la déstabilisation des marchés intérieurs.

L’importance récente des « produits ingrédients » a été signalée. Lactoseum et Caseine, très recherchés par les IAA améliorent la valorisation du lait mais à contrario, en viande, l’arrivée récente d’Argentine et d’Uruguay de produits découpés des quartiers arrière qui ne représentent  qu’une très faible part du poids de la carcasse mais une part importante de sa valeur peut être très déstabilisante pour l’équilibre de la filière française.

Du coté des groupements producteurs présents, l’intérêt des échanges internationaux comme sources d’innovation et de richesses est souligné d'où leurs efforts pour garder la valeur en France et maitriser les couts logistiques.

 Par contre, ils souhaitent avoir des accords plus équilibrés. La qualité des produits et les modes de production « responsables ».doivent être mieux valorisés dans les accords commerciaux. Certes, lors des négociations, évaluer la valeur de ces critères est compliqué. Mais intégrer ces critères demande aussi un certain volontarisme politique, nombre d’accords portent sur des champs économiques différents entre lesquels des arbitrages politiques sont faits. Les produits agricoles servent parfois d’échange pour exporter d’autres produits ou services. Au final, des produits à plus bas cout de revient répondant à des critères moins élevés menacent la pérennité de ces filières et des éleveurs

Pour l’élevage africain, les enjeux sont assez proches et connus depuis longtemps : l’arrivée des produits mondiaux ou européens concurrence les productions locales et affaiblit les économies rurales basées sur l’élevage. Cela nourrit l’exode rural vers les métropoles puis l’immigration à destination l’Europe qui ébranle nos sociétés.

Pour être pragmatique, il me semble que face aux aléas naturels, économiques ou politiques, il faut  réinventer des systèmes pour protéger les producteurs des baisse de prix ou des accords déséquilibrés ou isoler dans les accords les produits agricoles en considérant qu’ils sont stratégiques pour l’équilibre politiques des société en assurant d’abord l’autosuffisance alimentaire et donc la paix sociale mais aussi parce que l’activité agricole a un rôle environnemental et contribue à l’équilibre des populations dans les territoires.

* http://auvergne.uniagro.fr

** Les intervenants

Yves Tregaro, médiateur délégué des relations commerciales agricoles au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, ancien chef d’unité produits animaux, pêche et aquaculture à FranceAgriMer

Emmanuel Bernard, vice Président de la FNB, responsable de l’export

Michel Thouly, éleveur, ancien Président de la coopérative SODIAAL

Hervé Chapelle, directeur du groupement CEMAC-COBEVIAL

Ibrahim Diallo, éleveur, président de l’UMPLB

Homo Deus, une brève histoire de l'avenir

Un livre passionnant de Yuval Noah Harari,  sur les scénarios possibles d'évolution de notre humanité et de notre société compte-tenu des possibilités technologiques biologiques ou de traitements des données. L'auteur prévient , ce n'est pas une prédiction:

Homodeus

Je cite p 79 "Prédire que l'humanité va essayer de conquérir l'immortalité, le bonheur et la divinité, c'est un peu comme prédire que les gens qui se font construire une maison voudront une pelouse à l'avant: cela parait fort probable. Mais sitôt que vous le formulez à voix haute, vous pouvez commencer à réfflechir à d'autres solutions"

Le lobbying expliqué aux étudiants en droit de l'Université d'Auvergne

Le 20 Novembre dernier, un colloque "Lobbying et normes juridiques" organisé par école de droit de l'Université d'Auvergne tentait de définir la notion de lobbying qui n'existe pas au niveau juridique et d'en expliquer ses mécanismes.

Il fut rappellé que mal considéré et perçu comme peu encadré en France, le lobbying participe du fonctionnement des institutions européennes basées sur des prises de décisions consensuelles.  Le lobbying intervant alors dans l'apport d'information préalable à toute décision. Des professionnels issus d'une grande multinationale régionale expliquaient l'importance de bien comprendre le fonctionnement et les processus de décisions des institutions européennes. Ils évoquèrent la recherche de partenaires transfrontaliers pour constituer des coalitions et  défendre leurs intérêts.

Les exemples développés  par les juristes et praticiens furent nombreux comme l'étiquettage des pneumatiques, la préparation d'un texte sur le secret des affaires, les pratiques de l'industrie du tabac ou encore les décisions juridiques pour définir les frontières entre lobbying, prosélytisme et liberté religieuse.

http://droit.u-clermont1.fr/actualites/colloque-lobbying-et-normes-juridiques.html